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Article sociétaire

Août 1944 - Août 2025 - Ne lâchons rien sur la mémoire !

Publié le 01 août 2025

C’est un coin de verdure dans un petit creux, quasi méconnu, du quartier La Courrouze à Rennes. On y accède par un chemin ombragé au coin de la rue Jules-Verne. Des jardins y sont partagés, des sportifs s’y aèrent l’esprit. Les catenaires et, pour qui s’y attarde, le roulement métallique des trains qui ralentissent à cet endroit-là, en raison d’une large courbe, trahissent la proximité de la voie ferrée.

Un mémorial y a été érigé en hommage aux prisonniers déportés dit du Train de Langeais.

Le 1er août 1944, les Alliés sont à Maison Blanche où ils se heurtent à une lourde défense allemande. C’est d’ici, de La Courrouze le 2 août et de La Prévalaye le 3, que partiront vers les camps de la mort, plus de 1 700 personnes détenues à la prison Jacques Cartier, évacuées par leurs geôliers. Ce sont des prisonniers politiques, résistants, otages, soldats coloniaux, américains, anglais, canadiens, mais aussi russes ou insoumis allemands.

Hormis 241 prisonniers dont 70 femmes relâchés à Belfort grâce à l’intervention de Charles Schlagdenhaufen dit " Charly ", un « Malgré-Nous », les prisonniers qui survécurent au trajet seront tous déportés, les femmes à Ravensbrück, les hommes au Struthof puis en Allemagne. Plus du tiers ne reviendront pas.

Une cérémonie mémorielle est organisée chaque 2 août sur ce lieu de mémoire. Une allée de granit de 120 m de long symbolise la voie d'embarquement. Y sont gravés les 27 noms de lieux où le train a été confronté à divers événements durant son parcours.

Le comité SMLH de Rennes et son Drapeau étaient présents ce 2 août 2025, aux côtés de familles des personnes déportées, certaines rennaises, d’autres bretilliennes, d’autres encore bretonnes. Cette présence vaut, s’il le fallait, cause et intention pour les jeunes générations.

N’abandonnons jamais le souvenir du Train de Langeais, lequel reste la mesure du coût et de la valeur de notre Liberté.